Avis #2 : journal intime (et ignoble) du Père Noël - Laurent Gaulet

Première lecture du Cold Winter Challenge, première (grosse) déception ! Ne souhaitant pas commencer mon blog sur une note négative, j’ai décidé de publier cette chronique après celle de Ma fugue chez moi de Coline Pierré, sur lequel j’ai un avis positif.

Je m’attendais, en empruntant ce livre de Laurent Gaulet paru chez First éditions, à rentrer dans les coulisses de la préparation de Noël, à découvrir l’homme ignoble (selon le titre de l’œuvre) qui se cache derrière la figure joviale du Père Noël au travers un récit prenant la forme d’un journal. Comme vous pouvez vous en douter, mon souhait n’a pas été exaucé.

Afin d’éviter cette déception, j’aurais peut-être dû me renseigner sur l’auteur. Je dois cependant admettre que cette pratique n’est pas dans mes habitudes. Quand il s’agit d’auteurs ou d’œuvres que je ne connais pas, je me renseigne rarement au préalable, préférant me laisser guider par mon intuition (d’ailleurs, quand je lis un résumé sur une quatrième de couverture, je ne le fais souvent qu’en diagonale). J’aurais donc peut-être mieux fait d’interroger Google sur Laurent Gaulet et je me serais sans doute rendu compte, au vu de sa bibliographie, que ce livre n’allait pas se révéler ce que je pensais qu’il serait. Ce journal intime du père Noël est en fait plutôt un recueil de blagues, de citations, d’aphorismes humoristiques.

Cette non-rencontre de mes attentes quant à la forme narrative aurait pu ne pas être dérangeante s’il n’y avait pas ce détail : l’humour de Laurent Gaulet ne me correspond pas (mais alors, là, pas du tout). Au contraire, alors qu’il se veut piquant et politiquement incorrect, je le trouve plutôt lourd, comme ces blagues éculées de votre oncle aux idées un peu rétrogrades qui a bu un verre de trop pendant un repas de famille. Un peu comme un des films récents dans lesquels joue Christian Clavier. On trouve çà et là un brin de sexisme (on parle de la peau d’orange de la Mère Noêl, les personnages imbéciles sont des femmes blondes…) et une touche de validisme (un enfant aveugle recevra une râpe à fromage qu’il prendra pour un livre). Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : je ne pense en aucun cas que Laurent Gaulet partage les pensées qu’il attribue à son père Noël, j’estime simplement qu’il a cédé aux sirènes de la facilité en faisant écrire à son personnage des blagues parfois un peu « beaufs », de celles qu’on entend dans les vieux bistrots en fin de soirée, de celles qui atterrissent à un moment ou à un autre dans notre fil d’actualité Facebook.

Pourtant, il y avait de bonnes idées : le journal s’ouvre au premier de l’an sur les bonnes résolutions du Père Noël, présentées comme une reprise de la célèbre anaphore de François Hollande (« Moi, président de la République » devient ici « Moi, père Noël ») et qu’il rompt, comme tout le monde, dès le lendemain ; les doutes du père Noël quant à son existence réelle ou fictive ; des réactions face à certains événements réels susceptibles d’affecter son entreprise commerciale, comme les tests de livraison par drones entrepris par Amazon ; une critique du capitalisme et de la création du besoin de posséder tel jouet pour ne pas être marginalisé. Le problème, selon moi, c’est que ces bonnes idées sont noyées dans un trop plein d’humour graveleux, de running gags exaspérants et de blagues Carambar insérées sans aucune transition (ex. : « Si pour Noël tu n’as pas d’idée… Johnny Hallyday ! »).


Bref, je n'ai pas du tout accroché avec ce livre de Laurent Gaulet mais je tiens tout de même à rappeler qu’il ne s’agit ici que de mon avis et, par ailleurs, je suppose que je ne fais pas partie du public-cible de ce type d'ouvrage. 

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