Mes plus belles lectures de 2017

2017 égrène déjà les trois derniers jours de son chapelet et sonne l’heure des bilans en tous genres (d’ailleurs, je m’aperçois que Facebook ne m’a pas encore proposé sa superbe vidéo rétrospective annuelle qui me file un coup de blues compte tenu du fait que ce sont les publications concernant mes petits malheurs quotidiens qui font le plus réagir mes amis). C’est donc le moment idéal de vous parler des dix lectures qui m’ont le plus enthousiasmé en cette année 2017. J’avais initialement prévu de n’en présenter que cinq, mais il paraît que choisir, c’est renoncer… Ne souhaitant aucunement mettre ces différents livres en compétition en établissement un classement, j’ai décidé d’énumérer les dix titres sélectionnés dans l’ordre antichronologique de ma lecture. C’est parti !

Où sont passés les grands jours – Jim et Alex Tefengki



Je vous en ai parlé mercredi dernier à l’occasion de mon premier bilan mensuel des mercredis graphiques, à lire ici.

Conversations avec un pénis – Styvie Bourgeois et Emelyne Duval

Je me suis procuré cette petite pépite lors du festival Les Fugueurs du Livre, organisé par la librairie liégeoise Le Comptoir du livre, qui a pour but de valoriser les petits éditeurs. Quand  j’ai vu ce livre sur la page Facebook de l’évènement, j’ai directement su qu’il me le fallait. D’abord parce que le titre m’a interpellé (vous le remarquerez sans doute bien assez tôt : je suis vivement intéressé par l’évocation des sexualités en littérature), ensuite parce que le nom de cette maison d’édition wallonne m’a fait rire (avouez que, Cactus Inébranlable éditions, ça en jette) et enfin parce que les quelques images que j’avais pu en voir étaient d’une beauté inouïe (j’en profite pour vous glisser, l’air de rien, le lien du site de l’illustratrice Emelyne Duval). Je n’ai pas été déçu par ce véritable O.L.N.I. (Objet littéraire non identifié, et oui, je sais à quel point ce type d’expression est galvaudé. Non, je ne m’excuserai pas de l’utiliser malgré tout). Styvie Bourgeois propose une poésie en prose, à mi-chemin entre l’aphorisme et la maxime qui dialogue à merveille avec des illustrations d’une force incroyable. N’hésitez pas à découvrir ce p’tit cactus (le 38e de la collection) et, pour reprendre l’une des formules de Styvie Bourgeois : « Vous reprendrez bien un doigt d’orgasme… »

June – Pauline Vandersanden

On reste en Belgique, et qui plus est au cœur de « ma » Cité Ardente (Liège pour les non-initiés), avec ce court roman paru aux éditions Chloé de Lys. Je ne suis sans doute pas hyper objectif étant donné que l’auteure (l’autrice ? à vous de choisir) est une amie mais que j’aime sa façon d’écrire ! Je ne vais pas m’étendre sur le sujet parce que j’ai prévu de le relire et de lui consacrer un billet en 2018 mais ne m’attendez pas pour découvrir la magnifique histoire d’amour d’Ariane et de June.

En finir avec Eddy Bellegueule – Édouard Louis

Ce roman, j’avais envie de le lire depuis sa sortie en 2014. Il n’est jamais trop tard pour se rattraper et grand bien m’en a pris puisqu’il est devenu instantanément un de mes livres préférés ! Édouard Louis y parle de sa jeunesse (aussi fou que ça puisse paraître, Eddy Bellegueule est son véritable nom de naissace) et de la difficulté d’être un garçon sensible (qui, comble du malheur, se découvrira homosexuel) et chétif dans un village de la Somme, où masculinité rime avec virilité. La violence et la justesse du style m’ont fait l’effet d’un grand coup dans l’estomac, et Dieu que c’est bon ! Pour l’anecdote, je me suis lancé dans cette lecture avec un sens parfait du timing puisqu’une des chansons que j’écoutais en boucle à ce moment-là, d’un autre Eddy, faisait écho à l’histoire d’Eddy, qui a inspiré un film récemment sorti dans les salles : Marvin ou la belle éducation d’Anne Fontaine.

La Passe-miroir : les fiancés de l’hiver – Christelle Dabos

On ne va pas se mentir, ce n’est plus la peine de présenter cette saga littéraire française qui a su conquérir le cœur de nombreux lecteurs adolescents et adultes. Je ne vais donc pas trop m’épancher et juste vous rappeler que ce qui fait la force de cette série, c’est sans nul doute le style exigeant de l’auteure (l’autrice, toujours selon votre préférence), ce qui est devenu malheureusement assez rare en littérature jeunesse. Je dois avouer cependant que j’étais un peu frileux à l’idée de le lire car l’engouement autour de La Passe-miroir me rappelait celui autour de Phobos de Victor Dixen, que j’avais purement et simplement détesté.

La vie sauvage – Thomas Gunzig

C’est toujours avec un énorme plaisir et une brûlante impatience  que je me lance dans un nouveau livre de Thomas Gunzig, auteur qui me rend chauvin et me donne envie de crier ma fierté d’être Belge. J’aime son écriture rythmée, sa façon de questionner le monde à travers des histoires originales. Je ne peux que vous conseiller vivement la lecture de ce Tarzan du 21e siècle, confronté à l’absurdité et la violence de notre société.

Rebecca – Daphné du Maurier

Je l’avoue, j’ai découvert le cinéma d’Alfred Hitchcock sur le tard. Avant 2016, je n’avais vu que le Psychose de Gus Van Sant. Quand m’est tombée dessus l’obligation de regarder des films d’Hitchcock, je me suis rendu compte à quel point j’avais été stupide de ne pas m’y intéresser plus tôt. C’est donc par le biais du cinéma que m’est venue l’envie de lire Rebecca de Daphné du Maurier. On y accompagne la nouvelle épouse de Maxim de Winter (je déteste mentionner une femme par l’intermédiaire de son mari, mais Daphné du Maurier ne m’en laisse pas le choix) dans sa tentative de se faire une place à Manderley, malgré l’omniprésence du souvenir de Rebecca, la première femme. Un récit fascinant et haletant dont on ressort à coup sûr bouleversé.

Thirteen Reasons Why – Jay Asher

Une fois de plus, je pense qu’il est inutile de vous présenter ce roman dont j’ai entendu parler grâce à Netflix. Le genre de roman pour adolescents que j’aime, pour  le choix de son sujet lourd et la grâce avec laquelle celui-ci est traité.


Cannibales – Régis Jauffret

Noémie vient de rompre avec Geoffrey. Elle écrit alors une lettre à Jeanne, la mère de celui-ci, pour s’en excuser. Débute alors une correspondance entre ces deux femmes qui semblent, dans un premier temps, se détester mutuellement et qui vont se découvrir une amitié forgée dans leur haine commune du fils de la vieille dame. Ce roman épistolaire est tout simplement jubilatoire ! Des joutes verbales d’une drôlerie grinçante dont semblent émaner une certaine folie, que dis-je, une véritable névrose dont on a parfois du mal à savoir de quel côté elle se trouve exactement.

Celui qui est digne d’être aimé – Abdellah Taïa

Je termine cette liste avec un autre roman épistolaire. Comme Gunzig, Abdellah Taïa est pour moi une de ces valeurs sûres qui ne me déçoivent jamais. Le présent billet et Celui qui est digne d’être aimé présentent comme point commun d’être structuré selon un ordre antichronologique. À mon grand désespoir, je n’ai pas la plume d’Abdellah Taïa et la comparaison s’arrête donc là. Quatre lettres, reçues ou envoyées par Ahmed, Marocain vivant à Paris, suffisent à Abdellah Taïa pour nous parler du regret, du temps qui passe et des amours contrariées. Ce livre est un bijou.



Je conclus en remerciant l’année 2017 de m’avoir permis de si beaux moments de lecture, et en vous souhaitant d’aussi belles découvertes pour l’année à venir. 

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