Avis #69 : Au coeur de Sclessin - Michaël Lambert et David Rosel

Pour celles et ceux qui ne situent pas Sclessin, c'est le lieu, légèrement en périphérie de Liège, où se trouve le stade rouge du Standard de Liège.

En voyant l'album édité dans la collection Dupuis sport sur la table de la salle à manger, mon compagnon s'est retrouvé dans l'incompréhension la plus totale. « Pourquoi t'as un livre sur le Standard ? » La question se pose en effet : en 2010, j'étais persuadé qu'Axel Witsel était le nom d'un cycliste, j'étais bien incapable de comprendre la règle du hors-jeu (et c'est toujours le cas) et je ne regarde les matchs de la Coupe du monde que quand notre équipe nationale redonne de l'espoir à ses supporters (en gros, quand on a la possession...). Et encore, là, je ne trouve que trois atouts à l'événement : la vague de joie qui unifie les supporters, la bière et Dries Mertens.

Pour moi, le Standard de Liège, c'est le stade qui me permettait de savoir que j'étais à mi-chemin de cet impossible trajet de bus qui m'amenait à l'école quand j'étais étudiant-bibliothécaire et le vague souvenir d'une soirée passée à voir un match dans les tribunes à l'époque où Émile Mpenza faisait partie de l'équipe. Je n'y suis donc pas particulièrement attaché au lieu, mais il fait partie de mon paysage personnel depuis quelques années maintenant.

J'ai donc eu envie de voir ce qu'il en était de cette bande dessinée dont, il faut bien le dire, je ne suis pas la cible. Mon attrait pour cette bande dessinée vient notamment de l'auteur du scénario, Michaël Lambert, dont j'ai beaucoup apprécié le court roman Buiten. L'écrivain liégeois dégage quelque chose de très positif (jusque dans son pseudo Instagram !), ce qui m'a donné envie de voir comment il traiterait le sujet du foot.

Le scénario est en fait relativement simple : Julie, en se rendant à un match à Sclessin avec son fils, lui explique comment la passion du Standard s'est emparée d'elle, dix ans plus tôt, alors qu'elle avait 25 ans et qu'elle venait de décrocher une place en tant qu'animatrice dans une entreprise de travail adapté. C'est donc lors de la saison 2007-2008, soit 25 ans après le dernier titre de champion de Belgique de l'équipe des « Rouches », qu'elle emboîte le pas de son père, supporter inconditionnel du club, pour découvrir la ferveur des fans le l'équipe liégeoise. S'y rendant tout au long de la saison, notamment pour accompagner l'un des employés porteurs de handicap de son entreprise, elle va vivre une saison endiablée qui changera sa vie.

La bande dessinée étant destinée plutôt à un public d'enfants, elle sera à mon avis efficace de par son scénario simple qui met réellement en valeur le caractère festif et solidaire qui unit les supporters du club. Je doute cependant qu'elle puisse vraiment emporter un·e lecteur·rice qui n'aurait pas de réel intérêt pour le Standard.

Je dois par ailleurs avouer que les illustrations de David Rosel ne m'ont pas emballé du tout, j'ai même trouvé certains visages particulièrement effrayants, ce qui est d'autant plus dommage que certaines illustrations entrevues sur le compte Instagram de l'illustrateur me parlent bien plus.

En bref, je pense que c'est une BD qui plaira surtout aux amateur·rices du Standard de Liège, un chouette cadeau clin d'œil pour les plus fervent·es défenseur·euses du club de votre entourage mais qui peinera à rencontrer les attentes des autres.

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