Avis #78 : Le château de cristal - Philippe Vanheghe et Amandine Foccroulle

Tout récemment, je vous parlais du projet Expression de sagesse, qui donne à des personnes âgées l'occasion de prendre la plume et de publier des livres pour la jeunesse illustrés par les talents de demain. Je profite d'un petit jour de congé pour découvrir le deuxième album des trois que j'ai reçus grâce à la campagne de financement participatif : Le château de cristal, écrit par Philippe Vanheghe et illustré par Amandine Foccroulle.

« Assis là, dans un recoin de mon château en cristal, je me replie à l'intérieur de moi. » Ainsi débute l'histoire de ce jeune narrateur, un garçon que le monde extérieur angoisse au plus haut point. Sa solution a donc été de s'en retirer, allant jusqu'à s'oublier lui-même et d'en arriver à ne plus se reconnaître.

Un matin, le jeune garçon découvre au pied de son lit une chenille, tandis que le brouillard du dehors a déposé une couche de buée sur les parois de cristal qui protègent l'enfant. Alors qu'il dessine sur les vitres du bout du doigt, il est rejoint dans son geste par un autre doigt, à l'extérieur, qui suit ses mouvements.

Les jours passent, la chenille reste et, nourrie par le jeune garçon, entame sa transformation. À l'extérieur, le brouillard se lève progressivement et une fille entre délicatement dans la vie du narrateur, qui se redécouvre une joie de vivre oubliée en s'ouvrant au jeu et aux couleurs qu'offre le monde extérieur. Ce n'est que quand il s'est complètement réconcilié avec lui-même qu'on découvre son prénom, comme une identité retrouvée. La chenille, devenue papillon, peut désormais s'en aller.

Le texte de Philippe Vanheghe rend à merveille le cheminement de Jérémy dans cette histoire qui invite les enfants à toujours oser être eux-mêmes. Une fois de plus, les illustrations, signées ici par la Liégeoise Amandine Foccroulle, répondent parfaitement aux mots de l'auteur. 

En plus d'être d'une beauté remarquable, le travail de la jeune illustratrice démontre une compréhension totale du texte qui est rendue dans les moindres détails. Le parallèle effectué entre la transformation de la chenille et celle de Jérémy est mis en image d'une jolie manière : à mesure que le garçon ose s'ouvrir, il enlevé une couche des vêtements qui l'aident à se cacher. Sous le gros pull dont les motifs rappellent ceux qui décorent le corps de la chenille, un pull plus fin légèrement moins chargé, sous lequel se trouve un t-shirt orné de formes qui n'appartiennent qu'à lui et qui rappellent celles qu'il a dessinées sur les vitres quand il a commencé à sortir de sa réserve.

Cet album offre un joli moment de poésie tout en délivrant un message qu'il est important d'entendre quand on se construit : « OSE TOUJOURS ! »

Commentaires

Articles les plus consultés