Avis #88 : Hambury - Steve Franckart

Première lecture dans le cadre de cette deuxième édition du #BelgiqueTerreLittéraire, Hambury est le premier roman publié par Steve Franckart aux éditions Demdel. Ou peut-être est-ce un recueil de nouvelles ? Si la page de titre annonce un roman fantastique, la quatrième de couverture mentionne des nouvelles rassemblées dans un recueil. Mais alors, qu'est-ce que c'est ? Un peu des deux, visiblement.

Hambury, c'est une ville américaine qui, au début du mois d'août 2018, comptait encore 250 512 habitant.es. Mais, après que l'arbre réputé sacré de la ville à été déraciné la veille de son 266e anniversaire, des forces maléfiques se déchaînent et personne n'est à l'abri d'une mort violente. Pour comprendre, il faut remontrer en août 1752, année où Selma, son mari et deux autres sorciers ont été sauvagement tué dans la ville qui s'appelait alors Eaglesreach. Avant de mourir, Selma plante un arbre qu'elle maudit : s'il meurt, sa vengeance s'abattra sur la ville.

Après un prologue dans lequel un grand-père explique cette légende à ses petits-enfants, les chapitres s'enchaînent pour dévoiler la nature de cette vengeance. Combustions spontanées, esprits frappeurs, fête foraine hantée... Chaque chapitre est en fait une nouvelle dans laquelle des événements surnaturels entraînent les personnages vers une mort violente. L' auteur ayant certainement voulu les rassembler après coup dans une histoire plus large, quelques incohérences se sont parfois glissées çà et là : si le grand-père du prologue assure que la légende d'Eaglesreach a été largement oubliée, tout le monde semble connaître ces histoires de sorcière ; un personnage s'inquiétera du premier orage depuis le printemps alors qu'ils sont supposés s'être multipliés dans les jours qui ont suivi le déracinement de l'arbre ; une famille arrivant à Hambury en 2017 verra les traces laissées par l'un des événements de l'été 2018... Des petites erreurs qui ne gâchent cependant pas la lecture de ce roman qui, s'il n'est pas d'une grande originalité, se révèle assez efficace malgré tout.

Steve Franckart arrive plutôt bien à distiller l'angoisse dans son premier livre. Reprenant toute une imagerie que les amateurs et amatrices de films d'horreur retrouveront avec plaisir, il n'épargne rien à ses personnages et n'hésite pas à verser dans le gore pour réjouir son lectorat. Alors, certes, il ne réinvente rien et on a parfois des impressions de déjà-vu, mais on sent aussi que l'auteur aime le genre et que, s'il parvient à utiliser ses références pour aller voir plus loin et s'en détacher, il pourrait bien se tailler une belle place dans la littérature d'horreur.

On retrouve dans Hambury quelques maladresses stylistiques, comme dans tout premier roman, quelques erreurs d'orthographe et de grammaire (lesquelles m'ont semblé plus nombreuses en fin de livre qu'en début), mais le livre remplit parfaitement son rôle de divertissement et jette efficacement les bases d'une saga à avenir, l'auteur travaillant actuellement sur le second tome. Je me réjouis de voir si Steve Franckart parviendra à y transformer l'essai ; s'il creuse un peu plus vers l'originalité, je suis sûr que ce sera le cas !

Si vous voulez découvrir à votre tour les effroyables histoires d'Hambury : il semblerait que le livre ne soit pas distribué en librairie et il vous faudra passer soit par le site de l'éditeur, soit par Amazon.

L'auteur et la maison d'édition étant belges, cette lecture me rapporte deux points dans le cadre du challenge.

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