Avis #96 : Pine Colade - Jake Chirak

Si vous n'avez pas encore 18 ans, je vais vous demander de passer à l'article suivant et de ne pas vous attarder sur celui-ci.

Si pour vous, le sexe est un tabou dont on ne doit surtout pas parler, je vais vous conseiller de passer à l'article suivant et de ne pas vous attarder sur celui-ci.

Si, par contre, vous n'avez pas peur de vous aventurer du côté des fétiches underground les plus fous aux yeux de la plupart d'entre nous, mais pas forcément les plus rares pour qui sait où chercher, la bande dessinée Pine Colade de Jake Chirak, parue cet été aux éditions Lapin, est (peut-être) faite pour vous.

Pine Colade, c'est un cocktail de représentations de fantasmes variés et assez peu habituels. Si certains sont relativement communs, comme le fétichisme du pied ou le SM, d'autres vont sans doute bousculer le plus grand nombre dans ses habitudes (se faire pondre des œufs à l'intérieur de soi par un·e alien par exemple). Lire Pine Colade, c'est accepter l'idée d'être emmené·e hors de sa zone de confort, sans savoir à l'avance si on sera plutôt amusé·e, légèrement dérangé·e ou totalement dégoûté·e. Mais attention, pas question ici de juger qui que ce soit : comme nous le rappelle assez justement Jake Chirak, il faut « [garder] en tête que ce que vous trouvez dégueulasse excite peut-être quelqu'un d'autre... Et inversement. »

Notons au passage, mais n'oublions pas que ce n'est pas un détail anodin, que les personnages représentés sont variés en terme d'identités de genre et d'orientations sexuelles. Et voir des corps de tous types, c'est encore malheureusement bien trop rare.

Pine Colade, c'est une ode à la liberté qui fait du bien : tout est permis tant que tout le monde est consentant ! C'est aussi une œuvre ludique et, si je peux me permettre de jouer au lecteur exigeant et jamais vraiment content, je regrette quelque peu qu'il n'y ait pas plus d'humour. Les six strips « bonus » en fin d'ouvrage sont vraiment très drôle et l'ont fait regretter de ne pas avoir plus ri en découvrant le corps de la BD !

Quoi qu'il en soit, je ne bouderai pas mon plaisir si Jake Chirak nous gratifie un jour d'un deuxième volume, d'autant plus que le fétiche pour lequel j'ai le plus d'affection n'est pas représenté ici (pour celleux que ça intéresse, c'est la forniphilie).

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