Avis #58 : #Murder - Gretchen McNeil

J'aime de temps en temps me plonger dans des romans pour ados rythmés et les commentaires positifs lus sur #Murder de Gretchen McNeil, publié dans la collection Pageturners des éditions Milan jeunesse, m'ont fait l'ajouter sur ma liste de vœux pour le Père Noël. Je l'ai donc bien reçu, et je l'ai dévoré pendant cette fin de semaine. On peut dire que, pour le côté page-turner, ce roman est efficace. Chaque fin de chapitre incite à lire le suivant et je me suis vite pris au jeu. Par contre, les quelques avis que j'ai vu passer sur Bookstagram parlaient d'un livre pour ado original et riche dans ses thématiques, et je dois avouer que je ne suis pas du tout d'accord avec ça !

L'histoire en elle-même, bien que fort sympathique, ne m'a pas paru plus originale que ça : Dee Guerrera est accusée (à tort) du meurtre de sa demi-sœur Monica. Après un procès bâclé, elle est condamnée à la peine capitale : un séjour sur Alcatraz 2.0, une presqu'île au large de San Francisco où les condamné.es à mort sont filmés 24h sur 24 et exécutés par des bourreaux excentriques pour le plus grand plaisir des spectateur·rices. Une nouvelle variation du mythe du Minotaure transposée à notre époque voyeuriste, dans la lignée d'un Battle Royal ou d'un Hunger Games. Pas follement novateur, mais toujours efficace.

On suit donc Dee dans son acclimatation dans cette nouvelle vie qui est rendue difficile par le fait qu'elle est directement devenue la cible privilégiée du Postman, le mystérieux producteur derrière Alcatraz 2.0, en tuant d'entrée de jeu un des Maliaques, les bourreaux médiatiques qui sévissent sur l'île. Elle s'y fait rapidement des allié·es, tout en restant consciente qu'il pourrait être dangereux de leur faire entièrement confiance.

Je ne m'étendrai pas sur les personnages, qui ne m'ont semblé ni dérangeants, ni attachants. Ils sont en fait, comme souvent dans les romans de ce genre, de véritables stéréotypes : il y a la jolie fille un peu peste, le beau sportif un peu neuneu, le charmant garçon qui va soutenir vaille que vaille notre héroïne et la fille étrange et effrayée... voilà qui compose ce Breakfast Death Club qui, s'il ne fait pas des étincelles, fait malgré tout le job.

Je l'ai dit plus haut, je me suis rapidement pris au jeu en entrant facilement dans l'histoire. Gretchen McNeil signe ici un très bon divertissement dont on a envie de suivre le déroulement en continu. Il y a cependant quelque chose qui m'a gêné : plutôt que de s'en tenir au postulat de départ qui suffisait largement à susciter notre intérêt, l'autrice a voulu donner de la complexité à son récit en faisant intervenir dans la télé-réalité du Postman le passé de Dee, qui a connu six ans plus tôt un événement traumatique. Le problème, c'est que les liens entre les deux sont un peu trop gros pour être convaincants et nous embarquer complètement. J'ai trouvé qu'on tombait malheureusement dans le grotesque à partir de la dernière partie du roman, où tout s'accélère et où des scènes frôlant le ridicule se succèdent sans qu'on puisse souffler un instant.

Pour résumer, c'était sympa sans être fou, un bon divertissement qui manque de finesse mais qui est tout à fait approprié pour une lecture-plaisir sans prise de tête.

Je me dois juste de terminer en poussant un petit « coup de gueule ». J'ai relevé au minimum douze « grosses » erreurs d'orthographe/de syntaxe dans le livre (et je pense que j'ai commencé à les photographier après en avoir laissé passer deux ou trois avant). Je ne suis pas du genre à m'insurger contre les erreurs passées inaperçues : j'en laisse souvent passer dans mes posts donc qui suis-je pour juger ? Qu'une ou l'autre faute subsiste ne m'a jamais embêté. Je suis bien conscient du travail que représente l'édition d'un livre, mais autant d'erreurs, ça m'a dérangé. J'ai eu comme l'impression que le texte avait été relu avec moins de vigilance sous prétexte que c'est de la littérature qui est supposée se lire rapidement et je l'ai pris comme une sorte de « manque de respect » du lectorat ciblé par la collection, ce qui est vraiment dommage.

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