Avis #61 : Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin - Éliane Viennot

Vous aussi, vous avez déjà entendu dire (ou peut-être l'avez vous vous-même affirmé) que la langue française est sexiste ? Éliane Viennot, dans sa « petite histoire des résistances de la langue française » intitulée Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin, nous assure le contraire.

Ce livre, je l'ai gagné lors d'un concours organisé par les éditions iXe. Et je voudrais commencer par les remercier chaleureusement pour leur bonté. Parce que le premier exemplaire qu'ils m'ont envoyé n'est jamais parvenu jusqu'à chez moi et qu'il n'y a pas eu une once d'hésitation de leur côté quand on s'est aperçu qu'on avait perdu la trace du colis pour me le renvoyer. Le livre d'Éliane Viennot m'est donc finalement parvenu et mon envie de le découvrir n'avait fait que croître pendant ces presque deux mois d'attente.

Et je dois le dire, l'attente n'aura pas été vaine puisque Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin est un condensé d'informations intéressantes sur la manière dont les femmes ont progressivement été mises de côté par la langue française. En s'appuyant sur de nombreuses sources et en faisant appel à des citations de grammairien·nes et d'auteur·rices, Éliane Viennot s'intéresse à la masculinisation de la langue française, qui a été mise en place en même temps que les mentalités et la politique s'ingéniaient à réduire les droits des femmes.

L'autrice nous montre comment certaines les règles grammaticales qu'on a pu apprendre et intégrer comme étant absolues sont en fait des inventions qui ont eu pour but, non pas de fixer des usages déjà établis, mais plutôt de les modifier pour correspondre à un mode de pensée privilégiant les hommes. Saviez-vous par exemple que, si vous demandiez à une femme si elle était heureuse, fatiguée ou malade, il était courant de l'entendre répondre « Oui, je la suis » ? Que les participes passés, et même les participes présents, s'accordaient selon le genre de la personne qu'ils concernaient et que, dans le cas où ils se rapportaient à des femmes et des hommes, c'est l'accord de proximité qui prévalait ?

Tout ceci nous est expliqué par Éliane Viennot qui nous montre que l'emploi du masculin à titre épicène n'est absolument pas synonyme de neutralité dans une langue claire et précise : pas besoin d'avoir des connaissances poussées en linguistique ou en histoire pour suivre le fil de la pensée de l'autrice, le texte est accessible à tou·tes ! J'ai d'ailleurs lu ce texte majoritairement dans le train, lieu où les bruits sont légions et dans lequel je peux facilement être distrait. Pas de volonté élitiste de la part de l'autrice donc, dans ce livre qui est d'ores et déjà un incontournable à mes yeux et que je vous recommande chaudement, que vous pensiez ou non que la langue française doit être démasculinisée.

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