Avis #87 : Magikids - Neil Patrick Harris

J'ai beau jouer les adultes en lisant des livres qui parlent, par exemple, de prostitution, de lutte des classes et de génocides, je suis surtout un (bon) gars avec les capacités émotionnelles d'un ado et les comportements d'un enfant. C'est sans doute pour ça que j'aime beaucoup la littérature jeunesse et que rien ne m'apporte autant de plaisir qu'un livre pour enfants.

Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler du premier tome de Magikids, série de romans pour enfants dès dix ans écrite par l'acteur-comédien-chanteur-magicien-auteur Neil Patrick Harris, illustrée par Lissy Marlin et Kyle Hilton et traduite en français pour les éditions Bayard Jeunesse par Valérie Rubio-Barreau.

Ce livre je l'ai acheté au mois de décembre et je ne l'ai lu qu'au début de ce mois d'août, pour m'attaquer à mes douze heures de lecture. Lorsque j'ai vu Magikids sur les tables de La Traversée, j'ai d'abord hésité. Cela faisait un moment que je lorgnais sur cette série en voyant passer les couvertures sur Internet. J'étais curieux de voir ce que Neil Patrick Harris, acteur que j'ai vu pour la première fois (comme beaucoup d'entre nous) dans son costume de Barney Stinson, que j'ai adoré dans l'adaptation Netflix des Désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire et dont la famille me fait rêver sur Instagram. Mais j'étais sur le point d'acheter d'autres livres, à l'approche des fêtes de fin d'année, et je me demandais s'il était bien raisonnable d'en acheter un de plus. J'ai finalement su écouter ma déraison et, huit mois plus tard, je ne le regrette absolument pas !

Magikids, c'est l'histoire de Carter, un jeune orphelin (comme souvent en littérature jeunesse) qui vit avec son oncle détestable (comme souvent en littérature jeunesse) et qui a tellement bon cœur (comme souvent en littérature jeunesse) qu'il va s'enfuir pour ne plus avoir à aider son oncle dans ses escroqueries. Après avoir sauté dans un train en marche, Carter arrive à Belforest où il va rencontrer une bande de jeunes magiciens qui se réunissent dans la boutique de magie de M. Vernon. Ensemble, ils vont tenter de déjouer les plans de B. B. Bosso qui se sert de sa fête foraine pour détrousser les honnêtes gens.

Magikids est donc un livre d'aventure qui, par son histoire, ressemble à la majorité des livres d'aventure qu'on peut trouver sur le marché de la littérature jeunesse. Mais ça n'en reste pas moins une lecture super chouette parce que tous les ingrédients y sont pour passer un bon moment ! À commencer par le rythme : les pages semblent tourner d'elles-mêmes tant on prend du plaisir à suivre Carter et sa nouvelle bande d'ami·es dans leurs aventures.

C'est évidemment plein de bons sentiments et, on ne va pas se mentir, quand il s'agit de littérature pour enfants, c'est ce qu'on veut ! Carter va trouver dans la bande qu'il rencontre l'amour et la considération qui manque à sa vie depuis la mort de ses parents, et ce pour notre plus grand plaisir. Mais ce qui m'a le plus plu dans ce roman, c'est son caractère ludique.

Le récit est interrompu à plusieurs reprises pour apprendre aux jeunes lecteur·rices des tours de magie faciles à recréer pour impressionner leurs ami·es et leur famille. Enfin, faciles à recréer, c'est vite dit : avec mes deux mains gauches, pas sûr de pouvoir facilement faire passer une pièce d'une phalange à l'autre pour la faire progresser le long de ma main sans la faire tomber, dans un égout ou entre les lames du plancher de ma terrasse avec ma chance... Mais l'aspect ludique du livre ne s'arrête pas là : il y a aussi des codes secrets à déchiffrer et le narrateur sait se montrer facétieux et joue avec son lectorat. Bien que le ton soit complètement différent, j'ai aimé repenser à l'une des séries phares de mes jeunes années : Les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire (que je n'ai d'ailleurs toujours pas fini de lire une seule fois dans ma vie). J'ai particulièrement apprécié le fait qu'il m'accorde un instant pour aller aux toilettes ; celles et ceux qui me connaissent savent à quel point l'accès (ou plutôt l'absence d'accès) aux toilettes peut se révéler problématique pour moi !

 Et puis il y a autre chose qui a su me plaire dans ce livre : la représentation. Mon cœur de gauchiasse a été ravi de trouver dans la galerie de personnages autant de diversité ! Deux enfants de couleur, une non-valide et un couple de papas... Il n'en fallait pas moins pour me faire tomber amoureux de cette série, dont je lirai la suite avec entrain !

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